Étrange journée, cette journée du 25 novembre. Alors qu’elle est dénommée comme la journée internationale contre les violences faites aux femmes, ce même jour, dans le quotidien métro, nous lisons que Christine Boutin, ex-ministre du logement et de la ville du gouvernement de Sarkozy, et consulteur du Conseil pontifical pour la famille au Vatican, s’interroge : « Faut-il retrouver les maisons closes ? S’il s’agit de mieux protéger les prostituées, pourquoi pas ? »
Une belle déclaration pour la journée de lutte contre les violences faites aux femmes. Une belle déclaration pour enfermer les femmes l es plus vulnérables subissant les violences de la marchandisation du corps. Une belle déclaration pour emmurer davantage les femmes.
Cette déclaration est peut être faite pour que les femmes de foi, comme Christine Boutin, se sentent comme des saines et des saintes, « il faut ouvrir des maisons closes », pour enclore et enclouer d’autres femmes dans le désastre, les rendre encore davantage invisibles et vulnérable. Oubliées de tou es.
A chaque fois que des sociétés se préoccupent de la prostitution, sans se prendre au système patriarcal, elles nous parlent de questions sanitaires et sécuritaires, de façon contradictoire. Est-ce que Christine Boutin nous propose cela pour se protéger de cette anomalie humaine, fléau social ? Ou bien propose-t-elle cela, comme Parent-Duchâtel sous Napélon III, pour cacher et camoufler les violences faites aux femmes, en les considérant comme « réseau d’égouts » ?
La prostitution, est pourtant bien l’un des hauts lieux de la violence contre les femmes. Comment nous pouvons prétendre de lutter contre les violences faites aux femmes et ne pas abolir la prostitution ?! Et laissez dire des bêtises comme ce de Christine Boutin ?
D’autre part, dans le même numéro, une ex-ministre de l’armée et la ministre de la justice, Michèle Alliot-Marie propose un numéro de portable contre les violences conjugales.
La lutte contre les violences faites aux femmes a été désignée par son gouvernement, comme “Grande Cause nationale 2010”. Peut-on en espérer quelque chose, un changement ? Peut-on éviter la mort des femmes ?
Ouvrez les journaux, il n’y a pas un jour où une femme n’ait été brûlée, acidifiée, assassinée, pourquoi à votre avis ?
Tout simplement, tant que notre société reste aveugle à la prostitution, tant qu’elle ne lutte pas avec le détermination et fermeté contre la prostitution, les journées et les années désignées comme des « causes nationale ou journée international » auront qu’un effet d’annonce. Osons abolir la prostitution. Osons imaginer une société sans prostitution, à ce moment là nous n’auront peut-être, plus besoin d’avoir des journées et des années pour les femmes. A ce moment là les femmes sont ni violées, ni tuées, ni violentées, ni assassinées.
25 novembre 2009