Nous, des femmes iraniennes ayant quitté l’Iran à cause de la répression du régime islamique, avons créé un réseau de solidarité internationale avec la lutte des femmes en Iran, et agissons en Europe et en Amérique du Nord.
La répression et les violences envers les femmes pour leur imposer le voile ont pris une telle ampleur en Iran et s’accroissent tant de jour en jour, que nous avons décidé de vous interpeller, vous et l’opinion publique internationale, à travers cette lettre.
Dès son arrivée au pouvoir, le régime islamique a mis en œuvre un apartheid sexuel contre les femmes, fondé sur des discriminations absolues et systémiques, dans tous les champs de la vie politique, juridique et sociale. L’obligation du port du voile est l’un des piliers de cet apartheid et son symbole.
En dépit des risques de prison et des différentes formes de sanctions (dont les châtiments corporels), les femmes protestent quotidiennement en Iran pour démontrer leur désaccord avec le voile contraint et les comportements dictés par le régime en place. Ce dernier qui, après 3 décennies de pourvoir, n’a pas toujours pas réussi à imposer son modèle à travers le voile islamique, renforce chaque jour la répression contre les femmes.
Pendant les 2 dernières années, la « commission du voile » du parlement islamique qui réunit les représentants des ministères de l’intérieur, de l’extérieur, de la guidance islamique, ainsi que les forces de police et de la sécurité, des médias étatiques et la chambre du commerce, a mis en œuvre et mène une campagne pour encourager et renforcer le voile islamique dans la société. Parallèlement, les forces de l’Etat et ses agents de la Justice dans les rues et les lieux publics (administrations, travail, écoles, magasins, coiffeurs), dans les rassemblements privés et les fêtes, procèdent à des actes de répression, d’arrestation et de violences envers les jeunes filles.
Selon les rapports officiels étatiques, durant la seule période allant d’avril à juin 2008 et uniquement à Téhéran, 1 098 femmes ont été arrêtées en raison d’un mauvais port de voile. Les boutiquiers sont obligés de ne vendre que des habits conformes aux standards de l’Etat islamique, s’ils souhaitent conserver leur licence. Les coiffeurs qui, en réponse aux demandes de leurs clientes, procèdent à des coupes et des coiffes anti-islamiques voient leur salon fermé. Toujours selon les statistiques officielles, 32 salons ont été fermés en juin 2008.
Ces faits prouvent que le voile en Iran n’est pas une affaire culturelle. Il est imposé par les institutions étatiques au moyen d’un exercice étendu de la violence. C’est pourquoi la lutte contre le voile islamique en Iran est devenue une affaire de droits humains et une question de liberté et d’égalité.
Dans leur lutte pour leur liberté, notamment la liberté de s’habiller comme elles le souhaitent, liberté dont l’absence symbolise une absence totale de droits, les femmes iraniennes ont besoin du soutien des femmes conscientes et défenseuses des libertés.
Nous vous interpellons donc pour soutenir les luttes des femmes en Iran.
· Répondez à la voix des femmes iraniennes qui réclament la liberté en écrivant des lettres de soutien ou en signant les pétitions lancées par les associations féministes et les associations de droits humains à l’extérieur de l’Iran.
· Soutenez le progrès des luttes des femmes contre le voile contraint et les autres discriminations sexistes très étendues en Iran. Le régime islamique a conditionné toute communication avec les femmes politiques et journalistes venues d’Occident au respect du voile contraint. Refusez cette condition.
· Lors de vos voyages en Iran, à travers des lettres officielles des organismes auxquels vous appartenez, protestez contre le voile contraint.
· Refusez les positions théoriques et politiques qui justifient le voile comme une affaire « culturelle ».
Avec nos salutations amicales,
Le réseau international de solidarité avec les féministes en Iran
[www.iran-women-solidarity.net->www.iran-women-solidarity.net]
Shala Abghari, Etats-Unis d’Amérique –
Simin Afshar, Allemagne –
Ealahe Amani, Etats-Unis d’Amérique –
Negar Amuzandeh, Canada –
Irandocht Ansari, France –
Lehila Aslani, Allemagne –
Anna Asieh Pak, France –
Mariam Azimi, Allemagne –
Chahla Chafiq, France –
Mahvash Dalai, Allemagne –
Haideh Daragahi, Suède –
Jasmin Darvish, Autriche –
Parvin Ebrahimzadeh, Allemagne –
Giti Edalati, Allemagne –
Shahla Feyzi, Allemagne –
Ghodsi Hejazi, Allemagne –
Farmiah Ijadi, Allemagne –
Sholeh Irani, Suède –
Atefe Jafari, Allemagne –
Golroch Jahangiri, Allemagne –
Mihan Jazani, France –
Fatemah Kabiri, Allemagne –
Monireh Kazemi, Allemagne –
Nargese Kermanshahi, Canada –
Sima Mahzari, Allemagne –
Soheila Mirzai, Allemagne –
Akram Mosavi, Allemagne –
Nahid Nosrat, Allemagne –
Hamila Nisgili, Allemagne –
Mariam Nouri, Allemagne –
Mahshid Pegahi, Allemagne –
Katayon Pirdavari, Allemagne –
Mahshid Rasti, Suède –
Mahan Rusat, Allemagne –
Nasrin Saadeghi, Allemagne –
Saideh Sadat, Allemagne –
Elahe Sadr, Allemagne –
Parvin Saghafi, Allemagne –
Giti Salami, Allemagne –
Parvaneh Sepehr, Angleterre –
Jaleh Talen Hariri, Allemagne –
Parvaneh Zargar, Allemagne –